Ils sont presque tous originaires de la Haute-Egypte, de véritables Saïdiens comme on les appelle. Vêtus d'une gallabeya, le front ceint d'une écharpe pour ne pas dire turban, ces gens se trouvent partout dans les rues du Caire. Ce sont les cireurs de chaussures. Ils ont un métier devenu presque indispensable pour nombre de gens, les hommes surtout.
Chacun d'entre eux a son quartier, ses établissements et surtout ses cafés. Et malheur à celui qui empiète sur le terrain de son voisin. D'ailleurs cela est absolument inconcevable.
Leur passage se fait toujours entendre car ils frappent sur leurs boites en bois avec une brosse ou un chausse-pied tout en disant: "Qui veut se faire briller"... c'est-à-dire qui veut faire astiquer ses chaussures.
Ils sont toujours munis de deux boites en bois. L'une sert à contenir ses flacons et chiffons et l'autre servira à placer le pied du client ou les chaussures à nettoyer. Ils passent ainsi dans les cafés et ils se trouvent dans toutes les stations de taxis ou de microbus.
Ces cireurs de chaussures gagnent bien leur vie car ils se font payer cinquante piastres ou même une livre et les clients sont parfois généreux. Ils ne sont donc pas miséreux, tout au contraire et ils sont fiers de leur métier. De, plus ils sont très précieux. Si vous voulez connaître l'adresse de tel ou untel dans le quartier, le cireur vous la donnera avec exactitude et il n'a d'autre concurrent en cela que le repasseur du coin.
Toujours ces cireurs de chaussures sont affables et gentils mais parfois un peu trop entreprenants voulant presque forcer leur possible client à se faire faire une toilette de leurs chaussures.
Les cireurs de chaussures exercent un métier devenu presque indispensable.